CONTEXTE: le scorbut est une entité rare dans les pays développés et le diagnostic peut souvent être retardé, entraînant des investigations inutiles et / ou des complications potentiellement graves. Une augmentation récente du nombre de patients diagnostiqués avec le scorbut dans nos cliniques d'hématologie a mis en évidence la nécessité de consulter la littérature sur le diagnostic et la gestion optimale de patients similaires. Méthodes: Nous avons procédé à une analyse rétrospective des dossiers de patients référés en hématologie dans notre centre de soins tertiaires entre 2010 et 2018, chez lesquels un diagnostic de scorbut avait finalement été posé. Les données recueillies à partir des dossiers médicaux électroniques comprenaient les caractéristiques de base, les caractéristiques cliniques de la présentation, les analyses de sang obtenues lors de la consultation initiale, le plan de traitement ainsi que la réponse au traitement. RÉSULTATS: Vingt-deux patients adultes ont reçu un diagnostic de scorbut avec un taux moyen de vitamine C de 6 mol / L. L'anémie ferriprive (54%) et les troubles gastro-intestinaux (54%) étaient les comorbidités les plus courantes observées dans notre cohorte. L'utilisation d'inhibiteurs de la pompe à protons a été constatée chez 54% des patients. Les saignements cliniques (45%) et les ecchymoses (45%) étaient les signes cliniques les plus fréquemment rapportés. Onze patients ont reçu une supplémentation orale, cinq de la vitamine C par voie intraveineuse (IV) et six n'ont pas été traités. Deux patients ont nécessité une transition de la supplémentation orale à la supplémentation IV. La dose de vitamine C variait entre 250 et 2 000 mg et la fréquence variait d'une prise quotidienne pour le traitement oral à une à plusieurs semaines ou quelques mois pour la perfusion intraveineuse. Interprétation: La prise de conscience du scorbut et de ses facteurs de risque associés ainsi que de sa présentation clinique est importante dans l’évaluation d’un patient présentant une tendance hémorragique. Le plan de traitement doit être personnalisé et un examen attentif du régime alimentaire du patient, de ses antécédents médicaux et de la prise de médicaments est justifié.
Source: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30704850